Combien de candidats me sollicitent depuis mars pour exprimer leur inquiétude quant à leur futur changement de poste ! Donner sa démission en plein confinement est-ce vraiment raisonnable ? Manager une nouvelle équipe sans avoir la possibilité de passer du temps physiquement avec elle ? Quitter son confort quotidien, où nous sommes en maitrise complète de l’écosystème humain et des process qui l’organisent. Donc sortir de sa zone de confort, oser sauter le pas et tout réinventer en pleine pandémie.
Mais bien sûr qu’il faut oser !! C’est justement pendant ces périodes que les meilleures opportunités se présentent. Les entreprises sont en effet en profonde mutation. Elles doivent à la fois garder leurs équipes engagées, affronter une digitalisation excessivement rapide, continuer à maintenir le contact avec leurs clients, sans oublier qu’elles doivent en parallèle adresser le réchauffement climatique.
Alors apprenons à bien gérer ces moments qui nous demandent finalement de l’audace certes mais également de la proactivité et de l’autonomie.
« Durant le printemps 2020, les jeunes recrues étaient toutes en télétravail et cela a mis en lumière des qualités encore plus indispensables au bon fonctionnement des équipes. Pour bien travailler dans ce contexte, il faut en effet savoir communiquer et être proactif c’est-à dire ne pas attendre que le management vous sollicite. Les collaborateurs qui ont le mieux vécu cette période ce sont ceux qui ont su alerter leur manager quand ils rencontraient des difficultés, qui ont fait remonter des informations sur l’avancée de leur travail… Sinon, le risque, c’est le sentiment d’isolement et le repli sur soi. À distance, le manager ne peut pas tout deviner. Cela fait le lien avec une autre de nos attentes : l’autonomie. Ce type d’organisation étant amené à se développer, il faut que les collaborateurs apprennent à s’organiser. » Direction des talents et innovation RH chez Mazars.
En effet, alerter immédiatement son manageur en cas de difficultés. Mais également communiquer régulièrement et proactivement son état d’avancement des projets, pour ajustement si nécessaire. Enfin, créer du lien avec des pairs pour les solliciter en cas de besoin et pouvoir avoir recours à leur aide. Enfin, se créer un environnement socio professionnel virtuel – « des copains de la machine à café » – puisque c’est aussi ça que nous aimons quand nous nous levons le matin.
Pas si simple en effet, pour nous qui sortons d’un système scolaire parfois peu agile et qui souvent oublie de nous apprendre à apprendre. Nous nous retrouvons alors dans un environnement complètement virtuel où les outils zoom et teams prennent le dessus et nous ne sommes pas forcément toujours aussi à l’aise que certains. D’aucuns parlent de la fameuse « société apprenante » qui nous permettra de nous adapter à tous ses défis parallèles. Et François Taddei (Fondateur du Centre de Recherches Interdisciplinaires à Paris) nous demande de développer urgemment notre capacité à coopérer pour y accéder.
Donc oui, coopérer pendant sa prise de poste et s’obliger à créer du lien de manière un peu exagérée. L’article « Quelles compétences faut-il pour être un télétravailleur performant ?» de la Harvard Business Review met en avant 6 compétences permettant d’être un télétravailleur efficace. Parmi elles, l’identification de personnes ressources et la compréhension des besoins d’autrui.
Sans oublier bien sûr la promotion de soi. En effet, ce qui menace le plus les nouveaux télétravailleurs est, finalement, l’invisibilité. L’absence laisse le champ libre à l’imaginaire. Le télétravailleur doit donc combler son absence par des indices et des informations qui permettent aux autres salariés de se construire une image favorable de lui. Alors un peu de story telling ! Et n’ayez pas peur !
Audace – Proactivité – Autonomie – Communication – Formation – Coopération – Visibilité