Dans un monde où la plupart des entreprises ont recours à l’automatisation pour le recrutement, les méthodes d’embauche changent rapidement. La technologie promet efficacité et objectivité mais elle peut, insidieusement, faire disparaitre l’élément le plus précieux: l’histoire humaine qui transforme un profil en personne.
Chez Finders, nous constatons chaque jour combien « la bonne histoire » peut influencer un recrutement. Lorsque nous représentons un candidat, nous ne nous contentons pas de transmettre un CV : nous apportons contexte et récit. Nous expliquons les raisons d’un changement de carrière, le potentiel derrière un parcours atypique, et la personne qui fait le profil. Des éléments que la technologie ne capte pas, et qui font que certains talents sont parfois injustement négligés.
Le défi : l’efficacité peut se faire au détriment de l’humain
L’automatisation permet de gagner du temps et de réduire la sélection manuelle des candidatures. Mais dès qu’elle devient le filtre principal, nuance et empathie ont tendance à disparaître.
Les études révèlent les limites de ces systèmes : les logiciels d’analyse de CV basés sur l’IA présentent souvent des biais, favorisant des noms ou parcours familiers. Les systèmes automatisés ont aussi tendance à privilégier les CV générés par l’IA plutôt que ceux rédigés par des candidats. Au-delà des biais, l’expérience candidat est aussi affectée. De nombreuses personnes hésitent à postuler auprès d’entreprises qui se reposent trop sur l’automatisation. Envoyer sa candidature dans une « boîte noire » et ne jamais avoir de retour érode la confiance et l’image de l’employeur.
Comme le souligne le World Economic Forum : « L’IA peut aider les recruteurs, mais l’empathie, l’intuition et la supervision humaine restent irremplaçables.
Humaniser le recrutement dans la pratique
Humaniser le recrutement ne signifie pas rejeter la technologie. Il s’agit plutôt de trouver le juste équilibre entre rapidité et empathie, et de s’assurer que « quelqu’un » puisse lire entre les lignes aux moments importants.
Voici quelques pistes concrètes pour les professionnels RH et les spécialistes de l’acquisition de talents :
- Permettre aux candidats de s’exprimer au-delà de leur CV
Offrez la possibilité d’expliquer un changement de cap, une pause dans une carrière ou les facteurs motivants. Les humains lisent les histoires ; les algorithmes lisent les tendances. - Maintenir une supervision humaine
Utilisez l’automatisation pour identifier, pas pour décider. Les recruteurs qui examinent les profils atypiques découvrent souvent des talents cachés. - Rédiger les offres pour les personnes
Mettez l’accent sur les résultats et la progression plutôt que sur des listes de critères rigides. Un langage inclusif et conversationnel attire aussin un bassin de candidats plus large. - Transmettre un retour et être transparent
De petits gestes, comme une note ou un suivi, peuvent transformer un refus en respect. Donnez un retour et soyez transparent sur l’utilisation de l’automatisation.
Le point de vue du chasseur de têtes
Les chasseurs de têtes participent déjà à redonner une dimension humaine au recrutement. Nous repérons l’adaptabilité derrière un changement de cap, le leadership dans un rôle bénévole ou la résilience dans l’activité freelance.
Lorsque nous présentons un candidat, nous ajoutons le contexte et l’histoire pour mettre en lumière des subtilités qui aiguillent les employeurs dans leur décision. Je l’ai vu de nombreuses fois : un candidat postule directement, n’a aucune réponse et pense ne pas convenir. Plus tard, nous identifions ce qui a été manqué et soumettons sa candidature à nouveau — et soudain, le responsable du recrutement dit : « Il est parfait. ». Même la meilleure technologie peut passer à côté de profils remarquables. C’est pourquoi, chez Finders, nos consultants combinent outils basés sur les données et intuition humaine : pour qu’aucune histoire, aucun potentiel, ne passe inaperçu.

Quand le recrutement devient humain, tout le monde y gagne
Le meilleur recrutement se produit lorsque humains et technologie collaborent. Les outils peuvent mettre en avant des compétences et repérer des tendances, mais ce sont les humains qui perçoivent l’histoire derrière l’expérience, et les qualités qui transforment un CV en véritable personne.
Les entreprises qui réussissent à combiner ces deux approches se démarquent. Elles recrutent mieux et construisent une réputation d’employeurs qui voient les personnes, et pas seulement les documents.
Posez-vous ces questions : où perdons-nous le contact humain ? Un petit ajustement – une section pour expliquer son parcours, une relecture humaine, un retour personnalisé – pourrait-il faire la différence ? Traite-t-on les candidats comme nous aimerions être traités ?

Le mot de la fin
Le recrutement n’oppose pas l’humain à la machine : il s’agit plutôt de les utiliser judicieusement tous les deux. Les entreprises qui réussissent sont celles qui ne perdent pas de vue les personnes dans le processus. Même si vous mettez déjà certaines de ces idées en pratique, un regard frais peut montrer comment rendre votre processus encore plus humain.
Chez Finders, nous croyons qu’un bon recrutement commence par une bonne compréhension, car derrière chaque placement réussi, il y a toujours une histoire qui mérite d’être entendue.
*Sources: World Economic Forum ; études ResearchGate 2024–2025 sur les biais dans le recrutement ; prépublications arXiv sur l’analyse de CV ; statistiques Boterview AI Recruitment 2025.
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