On entend de plus en plus parler du « quiet quitting » aussi appelé « démission silencieuse ». Ce phénomène peut se décrire comme un désinvestissement vis-à-vis de son travail, qui pousse le collaborateur à ne faire que le strict minimum pour lequel il a été engagé. Une tendance qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis la crise du Covid.
C’est au cours de l’année 2022 que l’on découvre sur TikTok le terme de « quiet quitting ». Un usager du réseau social l’utilise pour décrire un phénomène qui touche de plus en plus de travailleurs. Démotivés, ils choisissent de garder leur job, mais de ne plus faire que le strict minimum. Ceux qui ont opté pour cette « démission silencieuse » ne souscrivent plus aux injonctions à la performance et au surinvestissement qui émaillent le monde du travail.
Le Covid, catalyseur du quiet quitting
Les médias s’emparent alors du terme de « quiet quitting » qui met en lumière un comportement de plus en plus visible depuis la crise du Covid. Avec la pandémie, de nombreux salariés se sont remis en question professionnellement. On se souvient de la « Grande Démission » aux USA, qui a vu plus de 41 millions d’Américains quitter leur job en 2021. Le reste du monde n’a pas été épargné avec des départs en augmentation un peu partout. Quant à ceux qui ont perdu tout intérêt pour leur travail mais qui ne peuvent pas le quitter, ils vont « démissionner » d’une autre manière. Ils restent en poste mais abandonnent tout velléité de s’investir.
Pour autant, la démotivation n’est pas un phénomène nouveau. Depuis des années, les statistiques montrent que l’engagement et l’investissement au travail ne sont guère élevés. En 2021, selon l’enquête de Gallup, seuls 21% des employés dans le monde étaient motivés. En Europe ce chiffre atteignait 14% ! Alors que l’on parle de bonheur au travail, nombre de collaborateurs vivent une tout autre réalité et ne trouvent plus de raisons de s’investir dans leur travail. Au final, la pandémie n’a fait qu’accélérer – et mettre en lumière – un phénomène qui existait bel et bien.
Les causes de cette « démission silencieuse »
Quelles sont les raisons qui poussent de plus en plus de travailleurs à se désinvestir ? Bien entendu, le confinement et son lot de remises en question ont joué un rôle important. Trouver un sens à son travail est devenu une nécessité pour les salariés. Mais pour certains d’entre eux, cela n’est pas possible, que ce soit à cause d’un emploi peu stimulant ou d’un environnement professionnel déplaisant. Avec le confinement, d’autres ont remis les choses en perspective et considèrent désormais que leur métier n’est plus l’élément central de leur vie. Car plus que jamais, les collaborateurs souhaitent bénéficier d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Mais dans de nombreux cas, il s’agit d’une réaction à des problèmes récurrents tel que le manque de reconnaissance pour le travail accompli jusqu’alors. Enfin, certains employés vont opter pour le « quiet quitting » pour éviter les risques de burnout. Au final, cette « démission silencieuse » est une sorte de mécanisme de protection face à des conditions de travail et un management inadéquats. Les « quiet quitters » ne sont ainsi pas des paresseux qui se désintéressent de leur emploi, mais plutôt des collaborateurs désillusionnés par leur expérience du monde professionnel.
Le quiet quitting n’est pas une fatalité
Cette « démission silencieuse » est un problème que les entreprises ont tout intérêt à ne pas ignorer. Un salarié qui a perdu sa motivation ne va pas fournir la même qualité de travail. Il ne va pas non plus déployer pleinement ses compétences. Pour les sociétés, cela peut avoir des conséquences dramatiques sur leurs résultats financiers et leur compétitivité.
Mais alors, que peut-on faire pour remédier à ce désenchantement ? Pour les entreprises qui font face à des phénomènes de désinvestissement au sein de leurs équipes, des solutions existent. Il est nécessaire que les dirigeants s’interrogent sur les raisons qui poussent les collaborateurs à ne faire que le strict minimum. Il peut s’agir d’un manque de reconnaissance, de faibles possibilités d’évolution, d’un cahier des charges peu stimulant, de compétences sous-utilisées, d’une pression trop importante ou encore d’un environnement toxique.
Les managers doivent donc investiguer pour identifier tous les dysfonctionnements qui peuvent exister au sein de l’entreprise. Et bien sûr, faire ensuite le nécessaire pour les régler et permettre à leurs collaborateurs de s’épanouir pleinement dans leur job.
Quant aux employés qui souffrent de la situation, il peut être utile d’en parler à leurs supérieurs pour voir comment résoudre la source de leur mal-être. Parfois, la solution peut passer par des méthodes plus radicales. Par exemple changer de job ou de domaine professionnel, pour enfin retrouver une motivation à aller travailler chaque jour.
Si vous aussi souhaitez trouver un job vraiment fait pour vous, vous pouvez parcourir nos annonces emploi sur ce lien :